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Journée Mondiale des Pauvres

Vous avez dit pauvre ?

 

Le Pape François nous invite « à avoir le regard fixé, en cette journée, sur tous ceux qui tendent les mains en criant au secours et en sollicitant notre solidarité. ».

La pauvreté est au cœur de l’Évangile, et l’Église doit être davantage une Église de pauvres.

Mais comment concilier la compassion vis à vis de ceux « qui tendent les mains » et la béatitude proclamée par le Christ « bienheureux vous qui êtes pauvres, car le royaume de Dieu est à vous » ? Peut-on être pauvre « en esprit » et « de cœur » sans avoir jamais expérimenté la pauvreté matérielle ?

La pauvreté choisie est une vertu chrétienne qui libère, mais il y a malheureusement dans ce monde beaucoup trop de pauvreté subie. C’est d’abord à ceux qui la subissent que s’adresse le Pape. Mieux que les nantis, ils nous enseignent par leur expérience du manque, un chemin d’espérance.

Pour mieux percer cette apparente contradiction : Laissons la parole à ceux qui vivent cette pauvreté matérielle au quotidien :

– « La rue ne pardonne rien aux faibles de corps ou d’esprit, il faut chaque matin, en sortant de son duvet, se motiver mentalement pour rester propre et positif. C’est un travail quotidien et, à ce prix, la situation ne peut que s’arranger ! »

– « Être pauvre, cela est n’avoir plus rien ou presque, mais riche à l’intérieur de soi-même, quelques sous, à manger tout simplement, errer de droite à gauche pour chercher quand on a tout perdu ou presque. »

– « Avoir un toit sur la tête quand la solitude vous pèse au quotidien. Reprendre goût à la vie pour tout reconstruire, tout cela n’est pas une mince affaire avec les difficultés que cela représente. »

– « Alors armons-nous d’espoir et de sagesse pour refaire surface, pour une vie nouvelle pleine de réussites de de bonheur. »

– « Je suis pauvre et humble devant toi Seigneur, ne sachant où aller… La pauvreté m’a apporté d’être solidaire et patient dans ma vie. Être pauvre c’est être plus près de Toi, mon Dieu, la pauvreté est un don pour grandir. »

Ce que nous apporte la pauvreté, c’est la conscience du manque, l’expérience du besoin de l’autre, une vision sans défaitisme mais qui nous incite à l’espérance. Même dans les pires situations, malgré les souffrances, restons de vrais hommes, avec la dignité qui les caractérise. Il y a toujours plus pauvre que soi, mais notre pauvreté nous enseigne la solidarité, indissociable de la dignité.

« Dignité et solidarité sont les deux mamelles de la pauvreté ». (Fratello 2016)

« Donne nous aujourd’hui notre pain de ce jour »…

Tous frères, fils d’un même Père, reconnaissons que nous avons besoin qu’Il nous nourrisse.

Si c’est le travail de l’être humain de faire que le pain matériel soit mieux réparti en ce monde, chacun peut recevoir ce pain spirituel que le Christ lui promet.

A l’image d’une faim jamais totalement assouvie, nous sommes dépendants de sa grâce pour grandir en humanité.

Atelier d’écriture de Cœur du Cinq